CONDUITES PSYCHOMOTRICES
Conduite : ensemble organisé et cohérent de comportements
Comportement : façon d'être et d'agir durant une période donnée.
Développement : évolution traversant diverses phases caractérisées par différents comportements.
Développement psychomoteur
Le corps n'est pas une construction musculaire simple. C'est l'instrument de l'établissement de la relation à l'autre. Il exprime émotionnellement une situation. Le geste signifie psychologiquement quelque chose.
Ce développement est fonction de facteurs exogènes (extérieurs à l'individu) et endogènes (propres à l'individu) :par exemple, on peut être très mur affectivement (exogène) avant que la puberté n'ait lieu (endogène).
L'être humain naît inachevé. Ainsi la myélinisation n'est achevée qu'à 6 ans; auparavant les neurones de l'enfant ne sont pas complets.
De 0 à 3 mois : hypotonie axiale. La motricité ne s'exprime que par les extrémités. Réactions réflexes aux stimuli (Moro, Babinsky, Grasping...). Ces réflexes sont commandés par la moelle épinière. Ils disparaissent vers 3 ou 4 mois quand les centres corticaux entrent en action et inhibent les centres nerveux inférieurs (accès au dossier "naissance").
De 3 à 6 mois : les organes sensoriels entrent en fonction, augmentant la vigilance. Apparition d'une tonicité axiale. Le bébé tient sa tête droite à 3 mois, se retourne à 4 et s'assoit à 6. Début de la préhension. Différenciation doigts/mains/coudes/épaules... Préhension pied/bouche. Apparition des premières incisives. Expression faciale (joie, colère). L'environnement du bébé a beaucoup d'influence sur son développement (accès au dossier "petite enfance").
Après 6 mois : marche à quatre pattes vers 8 mois. Station debout à 10. Marche debout vers 12 ou 14 mois... Avec la marche, l'univers complet va changer! L'activité manuelle est de plus en plus coordonnée. Vers 8 mois constitution de la mémoire. Processus d'imitation. Vers 15 mois : maîtrise des sphincters, début du langage avec le "non!" qui est une identification à l'agresseur. Début du jeu social (envoyer un ballon) et du jeu symbolique (faire comme si...). Il règle ses conflits dans les jeux (sadisme...). Le jeu a un effet catharsique (libération d'un problème après une mise en scène, comme dans le rêve par exemple). L'enfant peut alors maîtriser l'angoisse (accès au dossier "angoisse"). Il prend plaisir à transgresser l'interdit sans culpabilité, et développe son intellect et sa mémoire. Il est nécessaire que l'enfant joue. Ceux qui ne sont pas capables d'aborder le domaine symbolique du jeu souffriront plus tard de graves lacunes psychologiques.
Le dessin :
C'est une activité symbolique qui préparera à la représentation abstraite, et donc à l'écriture. Le dessin exprime les progrès-moteur et la personnalité psychologique.
Avant 3 ans : gribouillis en ronds
A 3 ans : l'enfant est capable de faire un cercle. Stade" pré-têtard".
A 4 ans : stade "têtard". Le "bonhomme" est représenté comme un têtard, avec une bouche (ou un nombril, c'est pareil) et deux yeux (ou deux seins).
A 5 ans : il est capable de faire le carré. Le corps est complet mais les proportions ne sont pas respectées (grosse tête, petit ventre...). On voit, à la taille respective et à leur position, l'investissement de chacun des membres de la famille quand il représente son entourage.
A 6 ans : proportions respectées, stade d'harmonisation.
De 6 à 7 ans : scolarisation. Il se situe dans le temps et l'espace. Grands questionnements métaphysiques.
A 7 ans : des détails apparaissent, comme les cheveux, les oreilles ou les habits.
Après la septième année, l'enfant ne fait que re-manifester ses conflits antérieurs. Il est très rare qu'un nouveau problème survienne qui n'ait eu déjà quelque antécédent.
C'est vers 11 ans qu'ils sont capables de faire des dessins de profil et en mouvement. Les dessins de maison et de bonhomme sont des représentations de leur Moi (accès au dossier "ca moi surmoi"). Si la maison a des fenêtres, ou sont fleuries, c'est eux-même qui sont gais. La façon d'aménager l'espace de la feuille indique aussi beaucoup sur l'aspect psychologique. Les éléments les plus significatifs d'un dessin sont les rapports spatiaux
Significations des conduites psychomotrices (et implications)
La première personne à donner un sens aux manifestations motrices de l'enfant est la Mère : elle communique de façon motrice avec l'enfant, selon sa compréhension et sa disponibilité. Elle sait s'il est tendu, détendu, apaisé ou crispé. L'enfant comprend son pouvoir de mobiliser la Mère. L'activité motrice est à la fois expression de ses besoins internes mais aussi l'origine de la toute puissance mégalomaniaque de l'enfant.
Mégalomanie : tout ramener à soi avec une immense impression d'invincibilité, et invention d'histoires dont on est le héros. Cela traduit un manque affectif.
Pour que l'enfant puisse éprouver cette toute puissance mégalomaniaque, il est nécessaire que la mère soit présente de façon régulière. Prendre, lâcher et maîtriser représentent chez l'enfant le prototype corporel de la situation du sujet vis à vis de l'Objet affectif (accès au dossier "relation d'objet"). C'est le fondement du sentiment d'amour. A l'origine, il y a ce réflexe instinctif qu'on dénomme "Grasping reflex". Il y a toujours le fondement d'un éprouvé corporel avant l'établissement d'une construction psychique.
L'activité de la marche et la démarche affective
Au début, l'enfant oscille entre deux états que sont le désir de marcher et la crainte de tomber. Il n'y a que l'attirance d'un horizon affectif qui parvient à l'aider à surmonter sa peur. C'est ainsi que l'enfant n'est jamais attiré vers un objet mais bien plutôt vers les bras de sa mère. Un enfant qui ne marche pas est un enfant qui ne va pas vers sa mère. Il y a coordination entre d'une part la vue et le toucher, et d'autre part la motricité. La marche apporte la possibilité d'explorer ce qui entoure. L'enfant se rend compte que suivant la place où on se situe, un même objet a plusieurs aspects. Il se rend compte de la permanence de l'objet.